Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication (Crem, Université de Lorraine).

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  • J’ai ajouté cette citation au post initial, sans cette précisions le titre est en effet trop généralisant :

    Pendant 30 heures, le comportement de 9 000 véhicules a été observé dans cinq grandes villes : Paris, Lyon, Montpellier, Rennes et Metz

    Vu le nombre d’automobiles qui sillonnent nos villes, 1/20 danger public c’est colossal. Effectivement, l’étude se concentre sur des observations dans des grandes villes : ce n’est pas représentatif de ce qui se passe sur les routes nationales ou les autoroutes par exemple. En revanche, pour ce qui concerne la cohabitation avec les piétons et les cyclistes c’est assez éclairant.

    J’ai été surpris qu’à Metz ils aient surtout relevé des problèmes de distances de sécurité. Là où je circule, je vois énormément de feux grillés… Et pas mal de conducteurs qui appuient sur le champignon à la moindre ligne droite.


  • En lisant le déroulement de l’altercation, je n’ai pas pu m’empêcher de me rappeler une situation similaire vécue il y a quelques années.

    Mon épouse et moi descendions une ruelle étroite du centre-ville de Metz. Je poussais la poussette de notre fille encore bébé. Une voiture était mal stationnée sur le trottoir et celui d’en face était saturé de véhicules également. A l’approche des fêtes, la circulation était dense. N’ayant pas d’autre possibilité, je me suis engagé sur la route. L’automobiliste derrière moi n’a pas apprécié et a accéléré bruyamment en passant à quelques centimètre de moi.

    Tout comme le cycliste décédé cette semaine, j’ai frappé de colère sur le toit de son véhicule. Le type s’est arrêté pour descendre et venir me menacer, son visage collé au mien. En mon fort intérieur, j’étais prêt à me faire casser la gueule sous les yeux de tous les témoins pour que ce type prenne cher. Je pense qu’il l’a compris à mon regard, il a lâché l’affaire : ce type d’individu ne comprend que ce langage.

    Si j’avais été seul, sans témoins, ou si j’avais semblé plus vulnérable (au hasard, si j’étais une femme ou simplement un peu plus gringalet), j’aurais simplement dû subir sans réagir. Dans toutes les affaires de violences, je suis mal à l’aise qu’on se focalise sur le genre des victimes : le problème c’est la violence viriliste, l’abus de pouvoir, d’où qu’elle vienne. Le fait que ce soit surtout l’apanage des hommes devrait nous inciter à valoriser d’autres comportements chez toutes et tous, plutôt qu’à encourager les femmes à suivre l’exemple des “femmes fortes” ou des “femmes de pouvoir” qui ne font que reproduire le modèle viriliste.


  • « Dans 64% des cas ce sont des hommes qui adoptent des comportements à risque »

    « A risque » surtout pour les autres, dès lors que l’automobiliste est au volant d’un engin qui tient davantage du char d’assaut que du moyen de locomotion.

    Pour une fois, il n’est pas question du genre des victimes. Cela montre bien que la violence viriliste est aveugle : elle vise toutes celles et ceux qui semblent vulnérables face au pouvoir et à la force brute. Cette violence n’est d’ailleurs pas plus tolérable de la part des hommes que des femmes (36% des comportements dangereux observés sur la route).




  • Texte intégral :

    Le rapport sur la compétitivité et l’avenir de l’Europe remis par Mario Draghi à la Commission européenne le 9 septembre a eu le grand mérite de remettre en cause le dogme de l’austérité budgétaire et de souligner l’importance de la recherche, de l’innovation et de la formation pour juguler le décrochage économique, scientifique et technique de l’Europe et retrouver des perspectives florissantes. Pour autant, si ce rapport propose avec raison d’investir dans la formation, la santé, l’isolation thermique des bâtiments, les énergies décarbonées ou les grandes infrastructures de transports, il demeure attaché à une conception de la recherche et de l’Université frappée d’obsolescence, fondée sur la croyance économiciste en un marché total des chercheurs et des établissements.

    Dans notre contexte de longue dépression économique, couplée aux crises climatique, démocratique, sanitaire et sociale, il importe de tirer le bilan des politiques publiques suivies en France depuis 20 ans en matière de formation et de recherche fondamentale et appliquée. Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) est une niche fiscale qui permet aux entreprises de déduire de leur impôt sur les sociétés 30% de dépenses qu’elles font apparaître dans leur bilan comme procédant de “recherche et développement” (R&D). En l’absence de contrôles sérieux et critériés, de multiples officines se sont spécialisées dans le maquillage de dépenses génériques en R&D et de cadres commerciaux en chercheurs et ingénieurs. Si le CIR a un effet très positif pour les microentreprises et les PME qui emploient des ingénieurs-chercheurs pour concevoir et produire de la haute technologie qui dispose de marchés de niche, il a toutefois un effet largement négatif sur la R&D des moyennes et grandes entreprises. Les rapports de l’OCDE, de la Cour des Comptes ou de France Stratégie ont montré que le CIR est avant tout un contournement des règlements européens sur les aides directes aux entreprises et n’a aucun effet ni sur l’emploi ni sur l’investissement en R&D. Les effets indirects sont en réalité bien pires, puisque en privant de financement la recherche publique et l’Université, le CIR détériore l’écosystème français de recherche et de formation. Si les entreprises continuent de délocaliser leur R&D en Asie du sud-est et, dans une moindre mesure, aux USA, c’est pour la qualité de leur écosystème et la dégradation du nôtre. Le décrochage du niveau scientifique et technique en France est alarmant, et le manque de culture scientifique de la classe politique en est le reflet. Les désastreuses réformes du lycée comme l’absence de politique ambitieuse de recrutement et formation des enseignants ont encore accéléré la débâcle.

    Comment en sommes-nous arrivés là ? L’enseignement supérieur et la recherche ont connu deux décennies d’incessantes réformes structurelles théorisées par le rapport “Education et croissance” de MM. Aghion et Cohen, paru en 2004. Il reposait sur quelques postulats: (i) les financements de l’Université et de la recherche doivent êtres concentrés sur quelques établissements, qui ont vocation à assurer l’activité de recherche et donc d’innovation ; les autres, paupérisés, doivent graduellement être transformés en collèges universitaires en grande partie financés par des frais d’inscription dérégulés ; (ii) les universitaires et chercheurs doivent être mis en concurrence pour obtenir les budgets nécessaires à l’exercice de leur métier ; (iii) l’Etat doit accompagner l’essor d’un enseignement supérieur privé lucratif. Ce dernier volet a parfaitement réussi. Les moyens qui manquent au service public se retrouvent par exemple dans les 25 milliards € consacrés en pure perte à l’apprentissage et à l’alternance et captés par un secteur privé de piètre qualité. Pour le reste, ces croyances infondées ont engendré bureaucratisation, paupérisation, précarisation et participé au décrochage pointé par le rapport Draghi. Il en résulte une perte de sens pour l’Université, conçue pour produire, transmettre, conserver et critiquer les savoirs, et réformée au prétexte de produire de la croissance économique — avec un résultat à l’exact opposé des promesses de prospérité.

    Concevoir un système d’Université et de recherche conforme aux défis du XXIème siècle suppose de se projeter à 10 ou 20 ans, dans une société profondément transformée, qui aurait triomphé des crises qui la frappent et qui ait retrouvé vitalité, espoir et envie d’ouvrir des horizons communs désirables.

    • Dépasser la crise politique et instituer une démocratie effective suppose une formation à la citoyenneté permettant de faire vivre un espace public de pensée, de critique réciproque et de délibération. A quelles connaissances, y compris pratiques et techniques, voulons nous que l’École forme pour ce faire ?
    • Surmonter la crise sociale nécessite de traduire les valeurs de la République — liberté, égalité, fraternité — en services publics d’éducation, de santé, de transports, de justice.
    • Juguler les crises climatique et environnementale suppose d’organiser une production agricole, énergétique et industrielle locale, conforme aux besoins de la population. Ce nouvel aménagement du territoire implique un besoin massif de formation et de recherche mais aussi une organisation de l’Université et de la recherche en réseau, qui innerve le territoire.

    Plafonner le CIR et le conditionner à l’emploi de docteurs en CDI et au paiement de l’impôt sur les sociétés — que moins d’un tiers des entreprises de recherche paient à ce jour — permettrait de financer en grande partie cette politique d’avenir.

    Nous projeter dans un avenir meilleur suppose d’une part de comprendre le monde au plus juste et au plus vrai et d’autre part de témoigner d’une attention et d’une confiance dans la jeunesse qui passent par sa formation intellectuelle et pratique et par les conditions matérielles de son émancipation. Mener une politique d’austérité pour l’Université et la recherche serait priver la société d’avenir.



  • L’état des lieux est assez juste, mais je déplore également le ton décliniste de l’article.

    C’est comme les articles sur les catastrophes climatiques qui ne rappellent pas que des perspectives existent et qu’il est urgent d’agir.

    Ce type de papier attise le désespoir :

    • désespérant pour les personnes qui n’y connaissent pas grand chose parce qu’elles ne voient pas comment faire autrement que continuer comme avant,
    • désespérant pour les personnes qui se démènent pour que ça change, à qui on semble dire que c’est peine perdue et que cela ne vaut même pas la peine de parler d’elles.



  • Tournesol est une excellente initiative !

    Mais force est de constater que :

    • Les règles du jeu actuelles font la part belle aux grandes plateformes extractivistes, dont le modèle économique reste florissant tandis que les initiatives comme Tournesol doivent bidouiller et dépendent des dons pour trouver les moyens de subsister.
    • Le soutien institutionnel reste très modeste : il suffit de constater combien de nos institutions continuent d’afficher fièrement les petits logos des grandes plateformes sur leurs supports de communication (cela m’a toujours fait penser aux pastilles “vu à la télé” des catalogues de mon enfance).

  • Que faire en attendant un hypothétique dégroupage des réseaux sociaux ?

    Le Conseil National du Numerique (CNNum) défend l’idée que la recommandation algorithmique (aujourd’hui dictée par les plateformes elles-mêmes) soit ouverte à d’autres acteurs, dans l’espoir que la concurrence tire la qualité vers le haut.

    Problème : Maria Luisa Stasi observe « il est également possible que les nouveaux fournisseurs de services de recommandation de contenus se contentent de reproduire le même modèle économique des grandes plateformes de réseaux sociaux, au lieu de promouvoir des modèles diversifiés, innovants et plus respectueux des droits humains. »

    Selon elle, 3 facteurs pourraient « fortement minimiser ce risque » :

    1. Fixer des règles du jeu claires pour tous les acteurs, ce qui découragerait les modèles extractifs et encouragerait la diversité.
    2. Faciliter et soutenir les initiatives émanant de la société civile, du monde universitaire ou d’autres acteurs à but non lucratif.
    3. Soutenir l’adoption de systèmes de recommandation de contenus alternatifs et orientés vers l’intérêt public.

    Ne faudrait-il pas commencer par là ? Sans attendre une hypothétique obligation d’ouverture à l’interopérabilité qui mettra des années à se concrétiser…

    En l’état actuel des choses :

    1. Les règles du jeu permettent à des services délétères de prospérer sur la captation d’attention et de données.
    2. Le soutien aux initiatives de la société civile ou du monde universitaire est quasi-nul dans un environnement où tous les efforts sont concentrés sur le modèle “startup”, les objectifs de rentabilité et de croissance rapide.
    3. On ne peut pas parler de soutien à l’adoption d’alternatives alors que nos politiques et nos institutions s’ingénient à communiquer en priorité via les grandes plateformes incriminées, légitimant ainsi leur position dominante.

    Alors, on commence par où ?


  • La publicité (et les annonceurs) a toujours été exclue du projet : l’idée de Needle n’aurait jamais germé sans cela.

    Par bénéficiaire, j’entends les utilisateurs, les citoyens, les collectifs, les organisations… Mais pour l’heure, ce sont surtout de gentils cobayes qui essuient les plâtres avec nous, car fabriquer quelque-chose de vraiment nouveau demande beaucoup de patience et d’abnégation.

    Tu as raison, le site de Profluens fait très “startup nation” et je comprends qu’il puisse faire un peu peur. Ça fait partie des mauvaises idées induites par le cheminement auquel on nous pousse dans le monde académique dès que l’on veut sortir du labo. Pour sortir de ce modèle, j’adhère complètement à l’idée d’archipels et je te rejoins sur Framasoft. Modulo la lourde tâche de nouer et faire vivre tous ces liens.

    Je suis convaincu que Needle a des applications naturelles pour mettre en valeur les publications scientifiques qui le méritent vraiment et outiller notre sérendipité. Mais être chercheur ne suffit pas (nul n’est prophète en son pays). Peut être même au contraire : la fascination pour “le privé” est encore forte et on a bien du mal à appliquer ce qu’on professe. Il n’y a qu’à voir la faible part de PhD parmi les “ingénieurs de recherche” qui dirigent nos services universitaires, alors que l’on clame haut et fort que le doctorat est gage de solides compétences professionnelles. Ajoute à cela des jeux de pouvoirs multidimensionnels (l’université de l’invisible de Terry Pratchet est assez fidèle à la réalité) et tu comprendras que faire émerger une projet par des universitaires pour des universitaires est une vraie gageure.

    Une piste en réflexion actuellement serait de co-construire quelque chose avec des associations d’anciens. Needle pourrait en effet avoir des applications immédiates pour rapprocher les membres de ces collectifs qui - sans le avoir - se croisent sans doute sur pas mal d’information ou de ressources professionnelles. L’avantage étant que chacun ancien est un relai potentiel d’autres organisations (son employeur et/ou ses assos).


  • Ce passage me parait important :

    Si comme le suggère le dernier rapport du Forum économique mondial sur les risques globaux, la désinformation est l’une des plus grandes menaces à court terme pour l’humanité, notre capacité collective à comprendre comment elle se propage et son impact sur notre société doit être une priorité.

    Il ne nous viendrait pas à l’idée d’entraver la recherche scientifique sur la propagation des virus, ou sur l’impact du réchauffement climatique sur l’environnement. De la même manière, la recherche sur la désinformation doit pouvoir être menée sans encombre, et avec l’accès aux informations nécessaires pour en saisir la complexité. La compréhension des ressorts économiques, politiques et technologiques de la désinformation est une question de santé publique, de résilience démocratique et de sécurité nationale.

    Nous sommes au stade où la société civile n’a pas encore pris conscience du fait que sans un écosystème info-communicationnel sain, nous n’avons aucune chance de faire émerger des réponses concertées face aux grands défis (climat, santé, biodiversité, démocratie, etc). Pire : nous n’en sommes même pas au stade où l’on se préoccupe de préserver nos capacité d’analyse face à ce problème. Comme si le GIEC n’en était qu’à ses balbutiements.

    Mais je te rejoins sur le caractère incantatoire de cet appel (dont je suis signataire). Parallèlement à l’action à grande échelle, nous avons besoin de cultiver des alternatives, des démonstrations qu’un autre accès à l’information est possible. Ce à quoi je m’emploies avec needle.social (dont nous avons discuté un peu il y a quelques jours ici).




  • En simple joueur (mais de très longue date), cela fait quelques temps maintenant que je me désole de cette fuite en avant dans la surproduction. Un peu comme partout ailleurs, le niveau d’ensemble atteint un palier en termes de qualité d’édition mais au détriment de la personnalité des jeux, de leur “sincérité” pour exprimer quelque chose de leurs auteurs. Devant ce flot de productions léchées et bien marketées, on peine à faire l’effort de donner sa chance à des propositions un peu plus rugueuses, d’autant qu’elles sont de plus en plus difficiles à dénicher.

    Avec l’avancée en âge et le temps disponible qui devient une denrée rare, j’ai autre chose à faire qu’écumer les forums pour faire le tri. Or, les outils plus immédiats sont insuffisants : une note moyenne sur boardgamegeek ne me dit rien des jeux qui pourraient sortir à mes yeux de l’ordinaire. On peut avoir une moyenne élevée sur un jeu qui n’aura su convaincre durablement (10/10) personne, et à l’inverse avoir un jeu très clivant qui tombera dans les limbes de l’oubli alors que pour certaines personnes il fait figure de must.



  • Oui, comme beaucoup je connais les CHATONS et Framasoft de l’extérieur, mais je n’ai pas de contact à ce stade et je sais qu’ils ont déjà fort à faire avec leurs propres projets.

    De notre côté, nous sommes face à un défi de restructuration et de remise à plat du “modèle économique” (pour employer des gros mots) : avoir une âme libriste est nécessaire, mais pas suffisant. Ce qu’il nous manque, c’est un.e libriste avec de solides compétences en entrepreneuriat social et solidaire / coopératif.


  • Maria Luisa Stasi observe à la fin :

    Il est également possible que les nouveaux fournisseurs de services de recommandation de contenus se contentent de reproduire le même modèle économique des grandes plateformes de réseaux sociaux, au lieu de promouvoir des modèles diversifiés, innovants et plus respectueux des droits humains. Trois facteurs pourraient fortement minimiser ce risque. Premièrement, les régulateurs pourraient fixer des règles du jeu claires pour tous les acteurs, ce qui découragerait les modèles extractifs et encouragerait la diversité. Deuxièmement, les gouvernements pourraient faciliter et soutenir les initiatives émanant de la société civile, du monde universitaire ou d’autres acteurs à but non lucratif, ce qui pourrait aboutir à la création de systèmes davantage axés sur l’intérêt public. Troisièmement, les gouvernements et les régulateurs pourraient adopter des politiques qui soutiennent l’adoption de systèmes de recommandation de contenus alternatifs et orientés vers l’intérêt public.

    Ne faudrait-il pas commencer par là ? Sans attendre une hypothétique obligation d’ouverture à l’interopérabilité qui mettra des années à se concrétiser…

    En l’état actuel des choses :

    • Les règles du jeu permettent à des services délétères de prospérer sur la captation d’attention et de données : pas besoin de dégrouper pour durcir les règles.
    • Le soutien aux initiatives de la société civile ou du monde universitaire est quasi-nul. J’en sais quelque-chose pour m’échiner depuis fin 2015 à concrétiser un projet d’alternative depuis un laboratoire universitaire. L’accompagnement est concentré sur la valorisation économique en mode “startup”, avec en priorité des objectifs de rentabilité et de croissance rapide. D’ailleurs, si vous connaissez des gens compétents dans le montage de projets coopératifs et motivés par l’idée qu’un autre numérique est possible, je suis preneur.
    • Enfin, on ne peut pas parler de soutien à l’adoption d’alternatives alors que nos politiques et nos institutions s’ingénient à communiquer en priorité via les grandes plateformes incriminées, légitimant ainsi leur position dominante.